Quatrième de couverture.
Il allait avoir quinze ans lorsque son frère, Patrick, s’est donné la mort.
Quelles étaient les pensées de cet aîné secret et tyrannique ?
Comment construire dans tous les domaines de la vie, et se charger de l’âme d’un frère ?
L’auteur rassemble ses textes et quelques lettres adressées à l’absent.
Il s’engage à l’association Suicide Écoute, et en divers mouvements d’aide aux démunis. Là est sa place.
En quête du disparu, il le cherche dans sa navigation de vie, petite lumière, invisible aux autres.
Au cœur de toute introspection, il y a le désir d’être absous.
Préface.
Chacun a son secret, une partie cachée de son être. Parfois il rejoint le sacré.
Lorsque dans les couloirs d’un appartement familial, les élans d’amour d’un enfant se heurtent aux murs des convenances, naît un sentiment d’abandon.
L’adolescent implore : Seigneur, faites que quelqu’un m’aime.
Son cri aura pour seul écho l’indifférence avant d’être étouffé sous le poids injuste d’un interdit, celui de prononcer un prénom.
Patrick, son héros, a opéré le choix de fuir l’irrespirable, et seul dans la famille le petit l’a compris.
A la complicité d’apparence entre le père et un grand frère, si souvent convoitée par celui qui souffrait de se sentir exclu, va désormais faire place une complicité avec l’évadé.
Plus forte que toute autre, cachée, dans le secret, elle sera revêtue du sacré. Au-delà de la mort, elle sera retour à la vie, affirmation d’une existence.
L’empreinte d’un frère est une quête de partage, au long de laquelle les deux frères n’existent plus que l’un par l’autre. Elle marquera toutes les actions de l’auteur.
Ami de longue date et témoin de la générosité de ses actes, j’ignorais leur source première : un combat permanent pour libérer un frère et se libérer soi d’une chambre fermée à clé…
En se vouant à l’écoute des désespérés, en servant la Justice, en s’efforçant quand faire se peut de concilier, sans relâche, l’auteur livre des batailles en silence au nom de l’innocence recluse.
Il lutte contre la culpabilité décrétée. Une lumière le suit, chaque nuit elle rayonne sur des questions enfouies…
Par ce livre, aujourd’hui, elle apporte cette réponse à celui qui livre au lecteur sa vie avec courage : « Tu voulais être moi, mais grâce à toi je suis. Tu as su transformer ma fuite en certitude de pouvoir construire sur l’amour… »
Patrick de Fontbressin – Avocat au Barreau de Paris
Postface
Ce qui touche ici, c’est la violence du récit, des faits, des événements.
Suite à la mort du frère, l’ambiance familiale et les réactions à ce drame, le silence qui l’oppresse, tout est insoutenable.
Une provocation au suicide, et la sentence du père tombe.
Mais il y a aussi l’entrée au collège, et l’ambiguïté de sa relation avec l’autre père.
Le récit pourrait s’arrêter là, se terminer même tragiquement par un nouveau suicide ou par une fuite de la vie réelle, ou encore par une dépression profonde, et le dégoût de vivre.
Mais le mouvement s’inverse.
C’est peut-être là le miracle. Le terrain était assez boueux pour qu’il s’y enfonce, qu’il s’y fatigue et s’y perde.
Dans le commun des jours, il retrouve la confiance, avec des rencontres qui sont des temps de grâce, et qui l’aident à se construire. Et puis, il y a la sensible présence d’une femme.
Ce qui paraît essentiel dans ce témoignage, c’est le contraste entre la souffrance, la brutalité des épreuves et le parti-pris de les dépasser. C’est le courage ou l’espérance, comme on veut.
La route est pleine d’obstacles, qui pourtant n’arrêtent pas la quête, le goût de vivre.
Les coups sont rudes. Mais il prend les moyens de s’en relever, ne s’enferme pas dans ses propres malheurs, et apprend à écouter la douleur.
La meilleure façon de dépasser le drame personnel ne serait-elle pas de se tourner vers les autres, de vivre pour et avec eux, de venir à leur aide, lorsque c’est nécessaire ?
Le livre est un bel exemple de vie chrétienne. Ce qu’il a vécu dans sa jeunesse légitimait des regrets, des plaintes, des griefs. Mais il les transforme en initiatives, en services auprès de ceux qui en ont besoin.
Celui qui pourrait crier à l’injustice essaie d’être juste, et aide les plus défavorisés à vivre.
Un beau témoignage d’humanité et de foi nous est offert.
François Drouilly, Père Mariste s.m
Vous pouvez retrouver les livres de Jean-Bruno Kerisel sur Écritures et Spiritualités.