La bibliothèque

Bibliothèque, ce mot à panneaux que l’on peut déployer… 

Rien ne m’intéresse autant que sa vaste aventure, depuis que peu à peu je perds la vue : en ce terme, des livres biblia, sont d’abord évoqués. Sa terminaison, en « thèque » venue du grec, désigne la boîte, le contenant, tels ceux de Ptolémée, le Pharaon des collections de manuscrits, en rouleaux dans les années 320 av. J – C : 490 000 textes, portés par des bateaux, du monde entier, rassemblant tous les savoirs ! 

Ces rouleaux, « scrolls » en anglais, ne sont-ils pas présents, actifs, dans la langue d’aujourd’hui, quand tant d’entre nous « scrollent » en tous lieux, du doigt, sur d’autres petites boîtes, d’autres contenus plus immédiats ?

Les bibliothèques sont-elles si peu fréquentées ? Beaucoup d’entre nous ne savent plus prononcer en tous ses panneaux, en son ampleur, en son histoire, le mot bibliothèque. Un son autre apparaît, cacophone, iconoclaste : la « bibiothèque », qui a perdu son L, son biblion, son ampleur.

Le livre – même est-il si menacé ? périssable ? 

De la bibliothèque d’Alexandrie en feu, souvenons-nous.