Des dizaines de milliers d’ouvriers, d’architectes, d’ingénieurs, de scribes, de cuisiniers, ont contribué à édifier il y a plus de 4000 ans les pyramides de l’ancienne Égypte. Absolus chefs d’œuvre techniques et absolue démesure. Quel élan, quelle ferveur furent capables de sacrifier tant de vies humaines à ces édifices ? Le narrateur, ingénieur lui-même, ne cache pas son admiration pour les exploits encore inexpliqués par les scientifiques contemporains. Comment hisser les tonnes de pierre à des hauteurs inégalées sans grues et sans moteurs ? Comment ont été réalisées les tailles parfaites sur des millions de blocs en l’absence d’outils de précision et de métaux durs ? Quels mystères humains et spirituels recouvrent encore ces tombes ?
Le père de l’auteur, ingénieur de renom et Égyptologue, rêve toujours de percer le mystère de la momie introuvable de Kheops, et invite son fils, ingénieur lui aussi, à se joindre à une expédition dont il espère rapporter des réponses décisives.
Que cherche Jean dans les sombres souterrains des pyramides égyptiennes ? Pourquoi tenter de percer le secret de Khéops ? Est-ce la notoriété, déjà acquise dans cette famille de célèbres ingénieurs ? Qu’est-ce qui le pousse à arpenter ainsi les travées de la mort ?
Pour le narrateur, son fils, ingénieur lui aussi, invité à partager l’ultime expédition d’un père lointain et austère, l’enjeu est technique, mais plus encore existentiel.
Entre eux deux, il y a la complicité technique, mais aussi un secret douloureux, un silence trop longtemps gardé. La figure de son frère ainé, qui s’est donné la mort à 20 ans, n’a jamais quitté Louis, le fils second, moins aimé que l’absent.
Pourtant, à ses questions, le père n’a jamais répondu, enfermé depuis la mort du fils très aimé dans un silence mortifère.
Dans les couloirs secrets des souterrains d’une civilisation lointaine, père et fils parcourent les méandres d’une intimité difficile à trouver. Cette quête intérieure, le fils la nourrit de lectures et de questions sur la foi des constructeurs de Kheops. Au chevet de son père mourant, enfin apaisé, il suggère une voie de sagesse, faite d’émerveillement et de respect pour les secrets profonds qu’aucune science ne saurait percer.
Face aux mystères de la mort et de la foi, il sait qu’il est le seul à pouvoir construire sa pyramide intérieure, sans certitude, mais avec la gratitude due à ceux qui ont précédé.
Un récit étonnant pour une quête d’une vérité intime élargie à l’histoire de l’humanité.
C.R